Ce que nous avons retenu de l’actualité des neurosciences dans les médias grand public au cours du dernier mois.
L’info qui a fait le buz
Le « sexe » d’une personne peut-elle se lire dans son cerveau ? Une étude publiée dans les PNAS en février a remis cette question polémique au goût du jour grâce à l’intelligence artificielle (IA). Entraînée avec des images d’IRM fonctionnelle acquises auprès de 1500 individus des deux sexes en situation de repos, une IA, dite « explicable », a en effet été capable de prédire le sexe de nouveaux sujets avec plus de 90% de réussite. Ces résultats indiquent que l’activité cérébrale en mode par défaut d’un homme est différente de celle d’une femme. Les chercheurs de l’université de Californie à l’origine des travaux concluent au déterminisme biologique de cette différence : elle serait due au sexe. Mais corrélation ne vaut pas causalité, et de nombreux spécialistes critiquent l’interprétation erronée.
- Le podcast de France culture
- La vidéo explicative de Libération
- L’article du Monde (abonnés)
- L’article de Libération (abonnés)
Dans nos filets
- Cerveaux archivés. D’après une publication des Actes de la Royal Society, près de 4400 cerveaux humains seraient conservés en tant qu’archives sur 200 sites différents de par le monde. Dans un cas sur trois, le cerveau est le seul reste organique conservé dans et sur le squelette. Une proportion étonnante. (Sciences et avenir, abonnés)
- Bilinguisme. Alors que plus de la moitié de la population serait bilingue, un article s’interroge sur les bénéfices cognitifs liés au bilinguisme et comment en favoriser le développement chez les tout-petits. (The Conversation)
- Sortie de corps. S’élever dans les airs, monter au plafond et se voir soi-même d’en haut : près d’une personne sur dix aurait vécu un jour cette expérience… Une panne dans le traitement des informations par le cerveau serait, selon certaines théories, la cause du phénomène. (Cerveau et Psycho, abonnés)
- SEP. Dans la sclérose en plaques, une maladie auto-immune, le système immunitaire se retourne contre son propre organisme et détruit des neurones. Mais un acteur inattendu pourrait bloquer cette attaque : le système digestif et sa flore intestinale. (Pour la Science, abonnés).
- Schizophrénie. Est-ce la fin d’un dogme ? Celui des anti-psychotiques. Une méta-analyse publiée dans The Lancet remet en question le rôle de ces thérapeutiques comme seuls médicaments efficaces contre la maladie. (Les Echos, abonnés)
- Maladies neurodégénératives. Utilisant la réalité virtuelle, une innovation de l’université de Caen permettrait de détecter la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson à un stade précoce. Les signes recherchés correspondent au syndrome du risque cognitivo-moteur. (Sciences et avenir, abonnés)
- Alzheimer. Avec un intérêt similaire, une étude menée sur plus de 20 ans montre que plusieurs biomarqueurs présents dans le liquide céphalo-rachidien peuvent prédire l’apparition de la maladie d’Alzheimer jusqu’à 14 ans avant ses premiers symptômes. (Sciences et avenir, abonnés)
- Des neurones qui groovent. En analysant l’activité cérébrale de trente participants écoutant de la musique, des chercheurs français ont identifié les raisons qui nous poussent à danser au rythme du tempo : sa complexité. Ni trop importante, ni pas assez. (France Inter, podcast)
- Narcolepsie. Ce trouble handicapant concerne environ 20.000 personnes. Une nouvelle génération de traitements sera bientôt commercialisée. (Le Figaro santé, abonnés)
- Système immunitaire et neurones. Contrairement aux autres cellules du corps, les neurones sont capables de se protéger des virus avant même d’y avoir été confrontés en déclenchant de fortes réactions inflammatoires. Mais c’est une arme à double tranchant. (La Recherche)
- HPI. Comment faire le tri des informations autour du Haut Potentiel Intellectuel ? d’après le chercheur en sciences cognitives Nicolas Gauvrit. Un des seuls traits de personnalité exacerbé chez les HPI serait leur ouverture d’esprit. (Polytechnique insights)
- Cervelet. En plus de contrôler les mouvements, le cervelet régule des comportements sociaux et émotionnels complexes. Pour faire tout cela, il doit être un petit cerveau à lui tout seul, d’après le neuroscientifique Douglas Field. (Cerveau et Psycho, abonnés)