Au sommaire : le prix Nobel de médecine pour le « GPS cérébral », le bras artificiel qui restaure la sensation de toucher et l’effet des illusions d’optique sur le cerveau.
Le bras artificiel qui restaure la sensation de toucher
L’interface cerveau-machine est un vaste champ de recherche en neurosciences. La création de prothèses de plus en plus sensibles et finement contrôlées par le cerveau fait partie des applications de la recherche dans ce domaine. C’est le cas de cette prothèse greffée par une équipe suédoise sur le corps d’un Américain amputé de son bras à la suite d’un accident. La particularité de cette prothèse tient à la technique utilisée pour la greffer : l’« ostéo-intégration ». Cette technique consiste à greffer la prothèse sur l’os grâce à une pièce de titane, puis à la connecter directement sur le nerf ulnaire (un des grands nerfs sensoriels et moteurs du bras) et sur les muscles du bras encore fonctionnels. Selon Max Ortiz-Catalan, principal auteur de cette étude, « cela permet des mouvements plus précis avec plus de degrés de liberté, et le bras du patient bouge de manière naturelle ». En outre, cette prothèse permet au patient de retrouver la sensation de toucher grâce à des capteurs sensoriels placés au bout des doigts pour mesurer la pression lorsque la main saisit un objet par exemple. « La pression est ainsi traduite en impulsions électriques envoyées au cerveau par l’intermédiaire des nerfs », explique le chercheur suédois dans une interview au magazine Sciences et Avenir.
Le 8 octobre dernier, les chercheurs ont publié le bilan de deux années d’utilisation de la prothèse par le patient dans le journal Science Translational Medicine. Selon les résultats de cette étude, c’est la première fois qu’une prothèse permettant le mouvement contrôlé par la pensée mais également de ressentir le toucher a été portée pendant plus de 30 jours en dehors d’un laboratoire.
Pour en savoir plus :
- Prosthetic hand recreates feeling of cotton bud touch
- Mind Controlled Prosthetic Arms That Work in Daily Life Are Now a Reality
LES SCIENTIFIQUES DE LA QUINZAINE
La découverte du « GPS cérébral » récompensée par le prix Nobel
Après le prix de la fondation Lasker mi-septembre , une nouvelle médaille prestigieuse vient récompenser la recherche en neurosciences !
L’anglo-américain John O’Keefe et les norvégiens May-Britt Moser et Edvard I Moser ont reçu le prix Nobel de médecine le 6 octobre dernier pour la découverte du système cérébral permettant de s’orienter dans l’espace.
En 1971, John O’Keefe a découvert que certains neurones, situés dans la région de l’hippocampe d’un cerveau de souris, s’activent en fonction du lieu où se trouve l’animal. Lorsque la souris change de lieu, d’autres neurones s’activent. Selon O’Keefe ces « neurones de lieu » forment une sorte de carte géographique interne au cerveau. Depuis, ces « neurones de lieu » sont très étudiés notamment grâce à des expériences d’optogénétique.
En 2005 May-Britt Moser et Edvard I Moser ont découvert d’autres neurones impliqués dans le « GPS interne » du cerveau. Ces « cellules de grille » sont situées dans le cortex entorhinal (région proche de l’hippocampe) et forment une sorte de grille hexagonale permettant le positionnement dans l’espace selon les zones activées.
Associés, ces deux systèmes de positionnement permettent un repérage précis dans l’espace. Le système découvert chez la souris est très proche de celui de l’homme.
Pour en savoir plus :
- Le communiqué de presse officiel du prix Nobel de médecine
- Le Nobel de médecine récompense la découverte d’un « GPS cérébral » (Le Monde)
LA VIDEO DE LA QUINZAINE
Pourquoi notre cerveau est-il trompé par les illusions d’optique ?
Cette vidéo mise en avant par le site BrainFacts le 1er octobre dernier est une vidéo de la conférence Ted-Ed de Mark Changizi à propos des illusions d’optique (en anglais sous-titré).
EN BREF
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Une équipe de chercheurs américains a découvert que lorsque certains neurones sensibles à l’action de l’ocytocine sont désactivés , cela a pour conséquence de supprimer le comportement socio-sexuel des souris.
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Une étude récente montre l’impact de dépressions successives sur le cerveau. Selon les résultats de cette étude, cette maladie aurait des conséquences neurotoxiques.