Au sommaire : des cellules souches pour soigner la maladie de Parkinson, le travail de nuit dangereux pour le cerveau, le concours de vidéo Brain Awareness et un nouveau prix pour le professeur Benabid.
Le travail de nuit accélère le déclin du cerveau
On savait que le travail de nuit était un facteur de pénibilité. Une étude de grande envergure, publiée dans le journal Occupational and Environmental Medicine, a permis de mesurer son effet délétère sur le cerveau. Pendant dix ans, une équipe de chercheurs toulousains a mesuré les capacités cognitives (mémoire, attention, vitesse de réaction…) de 3 200 personnes travaillant en horaires décalés. Leur conclusion ? Le travail de nuit est à l’origine d’une accélération de la perte des capacités cognitives par rapport au travail de jour. Cette diminution est proportionnelle au nombre d’années travaillées en horaires décalées. Ainsi, après dix années de travail de nuit, les chercheurs ont enregistré une perte des capacités cognitives équivalente à 6,5 ans de vie. Selon Jean-Claude Marquié, principal auteur de cette publication, « cette baisse n’est pas négligeable mais demande encore à être confirmée par d’autres études. » En outre, les chercheurs ont montré que l’impact négatif sur les capacités cognitives persistait pendant au moins cinq ans après l’arrêt du travail en horaire de nuit. Ces dernières années, d’autres études ont montré que le travail de nuit était dangereux pour la santé : il double ainsi le risque de sclérose en plaque et augmente de 30% celui de cancer du sein. Face à ces multiples dangers, Jean-Claude Marquié conseille donc, dans le journal Sciences et Avenir, dans la mesure du possible, de « démarrer à 6 heures du matin plutôt qu’à 4 heures ».
Pour en savoir plus :
- « Le travail de nuit accélère le vieillissement du cerveau » – Science et Vie
- « Travailler de nuit ou en horaires décalés fait aussi vieillir le cerveau plus vite » – Le Figaro
Des cellules souches pour soigner Parkinson
Dans un précédent dossier, nous vous parlions de la possibilité de réparer le système nerveux grâce aux cellules souches. Une équipe de recherche suédoise vient de publier un article sur ce sujet, dans le prestigieux journal Cell Stem Cell. Dans cette étude, les chercheurs ont traité des souris atteintes de la maladie de Parkinson en greffant des neurones dopaminergiques (les plus atteints par la maladie) issus de cellules souches.
« Cette étude montre que nous pouvons produire des neurones dopaminergiques fonctionnels à partir de cellules souches, a déclaré Malin Parmar, le scientifique qui a mené ces recherches. Ces cellules ont les mêmes capacités que les neurones qu’elles remplacent. » L’équipe suédoise veut maintenant créer des cellules de ce type pour les utiliser chez l’homme. « On espère effectuer les premiers tests cliniques d’ici à trois ans », indique Malin Parmar.
Pour en savoir plus :
- Stem Cell Transplants for Parkinson’s Disease Edging Closer – Neuroscience News
- Parkinson : un traitement par cellules souches prouve son efficacité – Sciences et Avenir
LES VIDEOS DE LA QUINZAINE
Concours Brain Awareness
La SfN (Society for Neuroscience) organise chaque année un concours de vidéo de vulgarisation scientifique en anglais sur le thème des neurosciences. Vous pouvez retrouver le palmarès 2014 sur le site BrainFacts. Dans cette revue de presse, nous vous proposons la vidéo qui a remporté le concours, intitulée Vision and Illusion, ainsi que la vidéo qui a été choisie par le public, intitulée A Journey Through The Visual System. Bon visionnage !
LE SCIENTIFIQUE DE LA QUINZAINE
Un nouveau prix pour le Pr Alim Louis Benabid
Deux mois après avoir obtenu le prix Lasker (voir notre revue de presse de la mi-septembre), le professeur Alim Louis Benabid remporte le 2015 Breakthrough Prize pour le « pacemaker du cerveau ». Créé en 2013 par plusieurs chefs d’entreprise, dont le fondateur de Facebook et le co-fondateur de Google, il s’agit de la récompense scientifique la plus lucrative : environ 3 millions de dollars.
Pour en savoir plus :