Au programme cette quinzaine : les rêves lucides, le sens de l’orientation et un serious game
Qu’ont de plus ceux qui parviennent à contrôler leur rêves ?
On les appelle les « rêveurs lucides ». Ils sont capables non seulement de prendre conscience du rêve qu’ils sont en train de faire mais aussi d’en contrôler le déroulement. Mise en évidence scientifiquement dans les années 1970, cette aptitude – rare – est le résultat de mécanismes cérébraux largement méconnus. On en sait désormais un peu plus grâce aux travaux réalisés par une équipe allemande de l’institut Max Planck. Leurs résultats, publiés dans la revue scientifique « The journal of Neuroscience », montrent que les rêveurs lucides possèdent une zone du cerveau anormalement développée : le cortex préfrontal antérieur. Cette zone, située sur le devant du crâne, au-dessus des yeux, est notamment impliquée dans la conscience de soi et le contrôle des impulsions. En outre, cette partie du cerveau semble être plus active chez les rêveurs lucides.
Cette découverte constitue une avancée significative. Cependant, beaucoup reste à découvrir dans le domaine des rêves, domaine encore peu exploré par la science. Comme le soulignait Perrine Ruby, chercheuse au laboratoire Dycog de Lyon, dans une interview accordée au journal « Le Parisien » : « Nous ne sommes que 50 chercheurs dans le monde à nous intéresser (ndlr : aux rêves). Les rêves lucides, eux, sont encore plus compliqués à comprendre, car ils sont très rares. »
Pour en savoir plus :
- L’article de Sciences et Avenir sur la dernière découverte concernant le contrôle des rêves lucides.
- « Si, les rêveurs lucides existent ! » – Le Parisien
- Podcast de l’émission « La science des rêves » – France Inter
Le sens de l’orientation : inné ou acquis ?
Le sens de l’orientation, on le sait, est une qualité inégalement répartie entre les individus. Ce qui ne manque pas d’interpeller les scientifiques. Dans sa dernière livraison, le magazine « Science & Vie » fait le point sur le sujet. Mais d’abord, qu’est-ce que le sens de l’orientation ? C’est avant tout la capacité à tirer des informations de l’environnement extérieur (reconnaissance des lieux, repères visuels, tactiles…) mais aussi de son propre corps (direction de déplacement, vitesse…). Cette capacité fait appel à des neurones bien particuliers, les neurones de « grille » (lire à ce sujet notre précédente revue de presse) mais aussi à des neurones de lieu, situés dans l’hippocampe. En 2006, des scientifiques anglais ont montré que l’hippocampe des chauffeurs de taxis londoniens était particulièrement développé. On en a déduit qu’il était possible d’améliorer son sens de l’orientation par un entraînement quotidien. Mais les études sur le sens de l’orientation peuvent avoir des applications dans d’autres domaines : maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou troubles du comportement comme l’autisme. Ces applications sont expliquées dans cette vidéo d’Universcience :
BRAiN’US : jouer pour faire avancer la recherche
Le monde de la recherche a depuis longtemps compris l’intérêt des « serious game ». A ce jour, plusieurs publications scientifiques ont été effectuées à partir de l’analyse de comportement de joueurs utilisant leur smartphone ou leur tablette. Ce mois-ci, c’est au tour de l’Inserm de proposer une application qui tourne sur Android, iPhone ou directement sur ordinateur. Au sommaire, des jeux (type entrainement cérébral) permettant de tester vos capacités cognitives. Les données sont ensuite enregistrées et analysées. Ces analyses feront l’objet de publications courant 2016. Pour en savoir plus, je vous propose de regarder la vidéo ci-dessous. Jouez pour faire avancer la recherche !